Le BIM peut-il réduire la productivité ?

Aujourd’hui, la plupart des logiciels utilisés pour les projets de constructions travaillent autour d’une maquette numérique 3D. Ils ont quasiment tous la compatibilité au format IFC. Si l’outil lui-même répond aux propres besoins de production de l’utilisateur, alors nous pouvons dire que travailler sur un logiciel « BIM READY » pour les besoins internes n’apporte pas de perte de productivité.

Qu'en est-il lors des nécessités d’échange avec les intervenants extérieurs ?

Les organisations et les méthodes de travail sont souvent différentes entre les entreprises. Au même titre qu’il est difficile de se comprendre quand on ne parle pas la même langue, la nécessité d’échange doit obligatoirement passer par un protocole de « langage » commun à tous.

Pour chaque projet, il faudra donc définir, en fonction des logiciels utilisés, les processus d’échange et leurs éventuelles limites. Vous vous dites qu’ici commence ma perte de productivité ; dans un premier temps c’est vrai !

Mais si nous regardons plus dans le détail, quels seraient les gains que nous pourrions en tirer ?

•    Une organisation plus rigoureuse, tant dans les échanges internes qu’externes.
•    Une diminution importante des erreurs de transcription des données.
•    Des récupérations de maquettes numériques permettant de consacrer tout son temps à l’étude de sa partie.
•    L’élimination d’erreurs grossières souvent mal gérer sur le chantier.
•    Une maquette de synthèse utilisable pour manager le cycle de vie de la construction.

Sans être exhaustif sur cette liste, nous pouvons voir que la réduction apparente de productivité du BIM pourrait bien se transformer en des gains substantiels en termes de qualité et de coûts ; à condition d’être bien conseillé.

 

Adopter le BIM implique-t-il de choisir un seul éditeur ?

Par définition, le BIM implique la possibilité d’échanger des données avec une ou plusieurs maquettes numériques, pour ce faire, différents formats d’échanges existent.

Nous laisserons de côté le DXF ! Nous allons donc trouver le DWG, le SDNF, le CIS/2, le DSTV, le XML, le Kiss, l’IGES, … et l’IFC ! Et bien sûr, il y a encore tous les formats propriétaires des différents éditeurs du marché de l’AEC.

Après un démarrage difficile, nous pouvons voir que le format IFC devient le format d’échange entre tous les logiciels BIM quelques soient les éditeurs, sans doute poussé un peu par le Plan Transition Numérique dans le Bâtiment qui va rendre de plus en plus obligatoire l’utilisation du BIM sur tous les marchés de la Construction en France.

Nous pouvons constater que les quantités d’informations à « faire passer » par le format IFC deviennent de plus en plus importantes, tant on entre dorénavant dans un détail des objets de plus en plus fin. D’où la tentation de certains de privilégier leur format propriétaire pour imposer leurs solutions et celles de leurs partenaires avec dans certains cas une meilleure efficacité que le format générique IFC.

Faut-il donc se tourner vers un seul éditeur ou continuer à faire jouer la concurrence sur les capacités de production des différents logiciels de chacun des éditeurs ? La réponse n’est pas universelle, elle va dépendre des besoins et objectifs particuliers de chaque entreprise.

 

Les suites ou collections de logiciels… plus efficaces ?

Les offres logicielles actuelles sont de deux sortes : d’une part les Suites ou Collections de logiciels multi-métiers (Architecture, Structure, Fluides, Ingénierie générale, etc...) et d’autre part les logiciels experts dans un seul de ces domaines.

Encore une fois, laquelle de ces deux offres va nous apporter la meilleure efficacité ? Les suites ou collections ont un avantage théorique certain : les données sont dans une même maquette numérique…ou presque, donc pas besoin de passer par la « moulinette » d’un format d’échange avec le risque de perte d’informations.     

Dans les cas des échanges avec leurs éditeurs partenaires, les échanges se font dans le format natif de l’éditeur principal devant assurer des synchronisations de données opérationnelles. Nous pourrions donc dire que du côté des gains de production par l’utilisation d’une seule et même donnée partagée, cela semble plutôt efficace.

Mais une production efficace ne vient pas seulement d’une fluidité des échanges de données, elle vient aussi …et surtout, des capacités techniques que le logiciel doit apporter dans chacun des métiers concernés. L’architecte doit avoir un logiciel qui lui permet de pouvoir exprimer toute la complexité d’un ouvrage.

De même, un ingénieur doit pouvoir répondre aux problèmes structurels de plus en plus pointus des ouvrages qu’il doit calculer.
Selon les priorités que se définiront les différents acteurs intervenant dans la construction, le choix se portera soit vers une suite ou une collection d’un seul éditeur ou vers différents logiciels experts échangeant par un format IFC de plus en plus efficace.

 

Logiciels BIM … achat ou abonnement ?

Non, je ne vais pas vous parler de l’achat ou de la location longue durée pour l’automobile !

Depuis que les logiciels aussi bien professionnels que grand public se sont démocratisés avec des prix de plus en plus abordables, le modèle de vente était l’achat, ou plutôt l’acquisition d’une licence d’utilisation ad vitam.

Puis est venu le boom d’internet et des réseaux sociaux avec un nouveau business model autour de l’abonnement. Toute la valorisation boursière de ces grandes sociétés, américaines pour la plupart, repose sur le nombre d’abonnés. Une fois abonné et … « accro », il sera plus aisé de vous proposer des offres payantes et ainsi développer une réelle activité commerciale.

Voyant le succès de ce nouveau business model, les grands éditeurs de logiciels s’y convertissent progressivement ; un exemple marquant a été le virage pris par l’éditeur Adobe avec une certaine réussite.Vous avez donc aujourd’hui des éditeurs avec des offres 100% abonnement, des éditeurs avec des offres 100% achat et des éditeurs sachant mixer les deux propositions.

A première vue, il est évident qu’à moyen et long termes, l’abonnement est plus onéreux ; comparé à un achat, à services égales, vous repayez vos licences tous les 3 à 4 ans. Si vous arrêtez votre abonnement, votre ordinateur sera désespérément vide de votre application préférée, contrairement à un achat qui vous permet d’utiliser votre logiciel à une version donnée.

D’un autre côté, l’abonnement implique, pour l’éditeur, la livraison continue de nouvelles fonctionnalités et de corrections des bugs s’il ne veut pas voir son nombre d’abonnés fondre.

Sans oublier que par le passé, quelle entreprise ne s’est pas retrouvée avec des licences achetées mais inutilisées dues à une baisse d’activité.

Le meilleur moyen d’optimiser ses coûts de logiciels est de « jouer » le plus possible avec les différentes offres.

En premier lieu, retenez les solutions répondant le mieux à vos besoins de production.

Si vous n’avez que le choix de l’abonnement, optimisez-les en mois, trimestres ou années ; une bonne optimisation vous fera faire des économies. Et surtout, faites jouer la concurrence ; tous les logiciels ne sont pas incontournables.