C'était un plaisir comme tous les ans de croiser les uns et les autres sur les allées du salon BIM World. Des interventions pertinentes avec quelques innovations et de cas d'usage nouveaux .. Voici les principaux retours qu'on a pu recueillir sur cette édition ! N'hésitez pas à faire les vôtres en commentaires !


Pour la première fois cette année, j'ai emmené des collègues, une cheffe de projet Construction, une cheffe de projet Réhabilitation et un Référent technique au BIM World pour une LearnEx. Leurs réactions… Pour préparer notre aventure en terres de BIM et sélectionner les exposants à rencontrer, on prend connaissance en amont de leur offre de service telle que décrite sur le site internet du BIM World. Première réaction de la part de mes collègues " On ne comprend rien, tellement c'est jargonneux ! " Gros enjeu pour nous, communauté BIM : rendre accessible… sinon on continuera à se faire plaisir entre nous. Ensuite, on se rend sur place pour notre voyage initiatique. Deuxième réaction " Il y en a partout, ça clignote et c'est joli ; mais on est comme des lapins pris dans les feux d'une voiture ". Deuxième enjeu : être collé aux besoins des " vrais " utilisateurs, se caler sur les usages. On parcourt enfin les allées. Troisième réaction " Tiens, il y a Dalkia ; tiens, il y a Idex… ; des partenaires historiques ". Une satisfaction : le constat de les y trouver ici.

Christophe Lheureux  - Directeur délégué à l'Innovation et au Bâtiment Intelligent chez Nom de l'entreprise Immobilière 3F


Plus grand, plus mature, plus concret ... mais trop de choses en même temps ... notamment les conférences. Il est vrai que c'est cher et que les conférences sont très inégales ... Pour en avoir organisé une cette année, pas évident de ne pas présenter les contextes, les projets et les entités. BIM World est un salon pro ... et donc, on ne peut échapper au "commercial". Cependant on voit de plus en plus des maquettes et des illustrations directement extraites des logiciels (sans post traitements) ... Pour l'infrastructure, ce qui m'a marqué cette année, c'est la montée en puissance du rail ... et la présence de DB, HS2 et SNCF réseau... bravo à eux !

Nicolas Delrieu - Animateur démarche BIM chez Société du Grand Paris


Très bon cru ! Environnement nettement plus agréable (plus aéré, moins sonore, stands plus "travaillés"...). Les échanges sont également plus précis, plus pertinents. Juste une remarque sur les conférences. J'ai eu de nombreux retours comme quoi les conférences (pas toutes) étaient trop commerciales. Le rapport prix/qualité du pass n'est pas au RDV... Beaucoup m'ont dit qu'ils n'iront plus aux conférences... Je ne blâme pas les conférenciers, étant donné le coût de l'intervention, il est normal qu'ils attendent un ROI. Il serait dommage que cet événement majeur ne soit boycotté car trop "usine à fric" ! Ravi d'avoir revu ou rencontré de nombreux acteurs du BIM ;-)

Jonathan RENOU - Associé | BIM manager | Responsable division BIM/Consulting chez ATLANCAD


De mon point de vue, nous vivons tous ensemble et constatons avec plaisir la mutation d'un marché potentiel (en Volume, en Technologie, en Usage, en Valeur....) à l'avènement d'un marché disponible...!! Ce qui encore une fois pour moi chance tout!! Merci BIM World de contribuer et d'accélérer tout cela... Vivement l'an prochain....

Sylvain Labadi - Directeur Commercial Opérationnel chez ITGA


Ce salon est toujours l'endroit ou il se passe quelque chose, j'ai pu assister à quelque présentation de produits et c'est toujours l'occasion de faire une veille technologique sur des sujets diverses.

L'utilisation de la maquette numérique est de plus en plus poussée, il est impossible de toutes les citer mais j'ai pu assister à des exemples assez impressionnants. L'utilisation de la VR/AR, la simulation 3D, 4D, 5D , le data management le maching learning , conception générative et avènement du design génératif, la maquette numérique sur le chantier, etc...

La capture de la réalité avec le SCANtoBIM, un enjeux pour notre patrimoine ! De nombreuse société présente sur le salon présentait leurs expertises dans ce domaine qui suscite de plus en plus d'engouement.

Les plateformes collaboratives sont de plus en plus fonctionnelles et adaptable en fonction des projets. Le BIM Niveau 2 est maintenant accessible à tout le monde et les Viewers intègre de plus en plus de format natifs. Il reste pas mal de travail, je pense, sur la partie administrative de la plateforme pour aider les gestionnaire et sur la gestion des documents, notamment pour s'assurer que le document respectent bien en tout point la charte du projet. De plus la plateforme doit disposer d'outils pour éviter de sortir un document de la plateforme pour effectuer une action dessus notamment pour les visas sur les livrables. Le format bcf est essentiel et doit être intégré dans le processus BIM.

Les bibliothèques d'objets proposent de plus en plus d'objets constructeurs pour le bonheur des utilisateurs mais je vois encore beaucoup d'objets mal conçues ou pas/peu adapté a notre besoin. La gestion des LOD et LOI est importante, la vision d'une plateforme collaborative d'objet proposé par BIM&CO est pour moi très novatrice et respecte la vision que j'ai du BIM. La normalisation des données et la mise en place d'un dictionnaire français de propriétés proposé par mediaconstruct est pour moi encore insuffisant même si je trouve l'initiative très intéressante et importante.

Au delà du BIM les systèmes de GTB, GTC et GMAO ont la côte et doivent rapidement à l'instar du BIM trouver un référentiel commun dans les problématiques IT. De plus les maîtres d'ouvrage doivent faire un effort pour préconiser dès le début d'un projet de construction ces systèmes en s'accompagnant de "sachant" pour éviter que le DOE numérique soit rangé au placard. Ce ne doit pas être une simple exigence il doit s'intégrer dans le processus de gestion du bâtiment, il y a encore beaucoup d'effort à faire à ce sujet.

Le SMART City n'est pas en reste avec les différentes initiatives initiés par les différents acteurs de l'aménagement urbain. Les nouvelles possibilités d'intégration et d'interopérabilité des données BIM, SIG et IoT, leurs offrent des « jumeaux digitaux » pour mieux modéliser, piloter et valoriser l'espace urbain. Pour l'instant le domaine du CIM et du BIM à du mal à se rapprocher mais il est urgent d'avoir un format d'échange commun et une classification aussi détaillés pour toutes les classes d'ouvrages.

L'OPEN BIM et l'IFC encore à améliorer mais dans la bonne direction vers un format interopérable et fiable. Bon nombre de travaux pour rendre ce format LE format à utiliser dans les différents échanges.

Nous retrouvons donc les mêmes problématique pour tous les acteurs de la construction. Le BIM est un sujet très vaste et on ne peut le confondre avec un logiciel, il doit être au cœur d'une réflexion globale au sein des entreprises pour tous les processus d'ingénierie, de construction et d'exploitation.

A travers les échanges j'ai pu aussi constater beaucoup d'amalgame sur ce qu'est le BIM. Même si la France n'est pas en retard sur ce sujet on constate que le retard pris par les entreprise qui n'ont pas encore sauté le pas devient urgent à combler. C'est essentiel pour ne pas créer de clivage.

Remy MAURCOT - BIM Manager chez AURBLANC


Cette année 2019 est celle de la consolidation, les technos commencent à s'implanter, notamment le scan 3D qui à prédominé ce salon côté exposants. Le BIM se veux comme une mouvance disruptive dans un monde qui n'a plus évolué depuis l'apparition de la planche à dessin. L'arrivée de l'informatique et de la CAO ont fait évoluer les choses mais sans que cela ne bouleverse les habitudes et les chaines de collaboration. Hors le BIM nous demande (nous oblige même) à changer du tout au tout et c'est la que je trouve le BIM Word de cette année assez décevant, surtout au niveau des conférences : Le constat est là : Il y a bien un problème dans cette transition numérique ou les rouages, qu'ils soient humains ou non, n'arrivent pas s'emboîter. 

J'attendais un cap ou à minima des pistes de réflexion de la part des "instances dirigeantes" comme buildingSMART FRANCE et j'avoue être très déçu. L'impression globale, peut être fausse mais c'est ce que j'ai ressenti, est qu'ils sont déconnectés des utilisateurs et ne proposent pas d'idées concrètes à moyen terme. Alors oui le BIM est un projet au long cours et oui il faut prendre de la hauteur, mais en attendant on patauge et on "bricole" pour que l'ensemble arrive à peu près à tenir la route le tout sans réelles perspectives d'amélioration... Et c'est assez frustrant... Tout en faisant le sel de nos métiers :)

Mikaël QUIJADA - Coordinateur BIM - Projeteur chez DPI STRUCTURE & GÉNIE CIVIL


D'une manière générale, j'ai trouvé « TROP » de software. Mais ce qui va bien avec l'idée reçu des gens qui disent : soft = BIM. Des grands éditeurs, au start up, de l'utile au superflue… Il est toujours intéressant de discuter avec les éditeurs et de voir leur vision du métier… enfin de leur road map de développement qui va nous influencer plus tard. Est-ce la bonne méthode ? Mais de nos jours on se retrouve enfermés par ces éditeurs qui laissent de temps à autre une porte de sortie pour que NOUS (utilisateurs) puissions développer de vrais applicatif métier répondant à nos besoins. Depuis 2016 quelle a été l'évolution ? - Sur les stands : quasi les mêmes ou le rachat de certains par d'autre et de grosse levée de fond pour le développement de produit mais… que peu de nouveautés - Dans le public, toujours des questions de débutant. J'ai vu du soft, et du Scan pour construire une maquette. Le proposant dans nos prestations, en discutant avec ceux-ci on s'aperçoit du manque de connaissance, juste l'utilisation des petites solutions de Faro ou Leica mais la connaissance même du métier de topographe est mis de côté. Ce qui donne des résultats très approximatif. Le salon à permis à certains éditeurs de présenter leurs nouveautés (interne) car souvent copier sur d'autre donc quelle est la nouveauté ? Il est tout de même utile de rencontrer des experts software pour leur poser une question qui les font réfléchir un peu par rapport à des besoins très spécifique et une utilisation encore innovatrice dans le métier.

Le public, toujours pour moi encore très loin d'être impliqué dans cette transition. On s'étonne même de voir des prestataires qui obtiennent des marchés et qui nous posent des questions d'organisation, de méthode et d'application (quel va être le résultat de leurs prestations). Nos clients que nous avons instruit au BIM, eux se retrouvent dans des marchés ou le BIM est préconisé et se retrouvent dans des lourdeurs par des BIM Manager à peine sortie d'Ecole (on connait le retard de l'éducation par rapport à la réalité) et sont presque moteur dans ces projets à la place des soi-disant experts. Entendre des anecdotes, qui font clairement qu'une entreprise qui réalise ses chantiers non pas envie de le refaire par manque de technique, de connaissance et d'applicatif des BIM Manager. Notre stand était un peu en décalé car nous présentions la réalité du chantier : la phase construction. Nous parlions de nos concept BIM to digital fabrication. Comment utiliser le BIM dans toute son intention de gestion d'un projet, de la conception (oui car un DCE aujourd'hui reste à revoir entièrement par les entreprises sachant) à la fabrication jusqu'à la gestion chantier. Certains s'étonnaient de voir autant de détails, des maquettes si complètes et de voir autant de créativité réalisée avec autant de facilité. La connaissance de la fabrication reste pour moi l'outil ultime de la créativité car c'est avec ça qu'on sait que cela est possible et pas un soft qui vous bridera par votre manque de connaissance de cet outil. Bref une année moins enthousiaste que l'année précédente. L'innovation ? je n'ai pas trouvé un truc qui ne m'a impressionné. Et dire que c'est l'avenir du bâtiment… La transition numérique est là ? enfin comme le plan 2022 de nos très chers politiciens, sur le papier mais en réalité un grand vide.

Aurelien Blanc - Designer Industriel chez Aurblanc


De plus en plus de Vendeurs de pelle et autre solution miracle. Pas convaincu que les politiques ont la mesure des enjeux de notre nouveau monde. Comme l'a dit le president de mediaconstruct, le BIM c'est 20 % de soft et 80 % humain... Nous ne sommes qu'au debut d'une nouvelle ère. Mais je trouve encore les acteurs très individualistes....tout le mode pense Bim Business...et pas I de intérêt général....à méditer en collaborant peut être ensemble...

Sylvain PIOTROWSKI - Fondateur de Bimtech, Spi Architecte, Bim manager