Les processus BIM sont déjà bien utilisés dans le secteur du bâtiment, contrairement aux infrastructures linéaires. Les différences fondamentales entre ces deux domaines font que les concepts définis pour l’un ne sont pas directement transposables vers l’autre.

Les problématiques et les enjeux du BIM diffèrent entre les acteurs des grands projets d’infrastructures linéaires. En effet, alors que les aspects techniques et géométriques vont focaliser l’attention des maîtres d’œuvre, c’est plutôt les notions d’exploitation et de maintenance des infrastructures construites qui seront au centre des préoccupations du maître d’ouvrage. Ce positionnement s’avère logique quand on sait que c’est cette phase du cycle de vie de l’infrastructure qui représente la majeure partie de son coût total.

Dès lors, la véritable valeur ajoutée de la maquette numérique va résider dans sa composante sémantique. Le choix pertinent et le contrôle de la qualité des attributs renseignés au sein de cette dernière par l’intermédiaire de nouveaux Workflow est un point crucial qui rendra ce jumeau numérique accessible et consultable par l’exploitant autoroutier. Grâce aux efforts des éditeurs de logiciels de conception d’infrastructures et au développement des premiers formats IFC spécifiques à ce domaine, il est désormais possible de produire des modèles 3D qui vont au-delà de simples objets de communication.

Il est certain que le maître d’ouvrage est l’acteur pour qui le BIM est le plus profitable. En effet, il représente pour lui une formidable opportunité pour renforcer le contrôle de ses projets, à toutes phases et améliorant ainsi la qualité globale de la conception et de la construction. Une des volontés du maître d’ouvrage est de favoriser l’ingénierie concourante et la co-construction. Cela se traduit par la prise en compte, dès la phase de conception des projets, des demandes et des remarques de toutes les parties prenantes de l’opération.

Pour évaluer l’étendue des bénéfices engendrés par la mise en place de ces nouveaux processus collaboratifs, la direction de la construction d’ASF et la société Ecartip Groupe Fondasol ont réalisé conjointement un test sur une portion de quatre kilomètres de l’A63, en phase d’études.

Cette expérimentation a permis d’atteindre plusieurs objectifs :