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Questions & Réponses

  mardi 14 décembre 2021
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Bonjour à tous, je suis architecte, 10 années en cabinet libéral, et ces 7 dernières années j'ai été responsable bâtiments dans plusieurs structures, dernièrement Responsable Patrimoine Bati pour une petit commune du Nord de la France.

A l'occasion d'une formation BIM, qui m'a permis de dépoussiérer une pratique de Revit vieille de 7 ans, je fais un petit stage dans cette commune.

Je souhaite présenter au Directeur des Services Techniques, les avantages du BIM pour la gestion et la maintenance de ses bâtiments.

Au bout d'une semaine , la maquette numérique LOD200 est réalisée à 90%...... et puis......!!!!!

Une petite étude d'ensoleillement, 2 ou 3 simulations archiwizard....!!!!
3 nomenclatures de fenêtre ou d'extincteur???

C'est un peu court, alors que le BIM c'est beaucoup plus....


Pourriez vous m'orienter sur des solutions permettant une exploitation BIM en GMAO ? et si possible des Demos exploitables ne serait ce que ce mois .

Un grand merci à tous.

Thierry.




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Bonjour,

Plutôt que de proposer simplement une solution pour la GEM, je proposerai davantage une réflexion à avoir sur le lien que l'on croit ou veut, entre BIM et GMAO. Et pour commencer, je reprendrai ici les propos de Spinalcom :
Avant de déployer un nouveau système, vous êtes-vous jamais demander comment répondre à votre besoin à partir des données existantes ? Et si vous arrêtiez d’ajouter de nouveaux silos notamment IoT alors que vous avez sûrement déjà les données nécessaires ? Est-il vraiment nécessaire d’investir sur un nouveau déploiement?


Est-ce que le BIM apporte réellement une plus-value substantielle à la GMAO ?

Je rajouterai, et je ne vais pas me faire des amis pour ça, que le BIM ne produit pas d'avantage notable pour la GMAO.
En effet, ce dont avez besoin en entrée pour assurer la maintenance, c'est d'une base de données robuste et fiable.
Si le BIM vise à produire des maquettes numériques et des pièces complémentaires au DOE correctement instruites, un bon vieux tableau Excel fait très bien le travail.
Le CoBie, demandé outre Manche, n'est d'ailleurs ni plus ni moins qu'un tableau Excel. Certes renseigné grâce à la maquette numérique mais enfin, il pourrait tout autant l'être "à la main" par le chargé de projet.

Suivre scrupuleusement les processus et la convention BIM, si tant est que la MOA a clairement, précisément et exhaustivement définit ses besoins avant ou pendant les études/travaux, garantit donc une bonne fiabilité et exploitation des informations du DOE. Mais est-ce un vrai avantage, c'est à dire, est-ce que le temps supplémentaire passé par tous les intervenants à renseigner l'ensemble des propriétés demandées dans une MNB et les contraintes inhérentes à ce travail est rentabilisé par une maintenance simplifiée, accélérée ? Le temps gagné n'est-il pas gagné qu'au début de la mission de maintenance, lorsque les données sont instruites pour la première fois ? Sur le long terme, le reste de la mission de GMAO ne varie pas et les MNB du DOE fourni en fin de chantier ne seront plus utiles au quotidien.
Et, en quoi disposer d'une MNB, même parfaitement renseignée, peut vous aider dans votre propre mission de maintenance de l'ouvrage ?

D'aucuns m'opposeront que le BIM ne s'arrête pas au DOE. Certes. Encore que...
Mais dans le cadre de la maintenance normale et courante d'un ouvrage, donc en ce qui concerne l'entretien des équipements et des locaux, le suivi des ordres de service de réparation ponctuelle et autres missions de maintenance, les solutions de GMAO actuelles font très bien le travail sans recourir à de nouvelles méthodes et outils de travail.


Quelles solutions et quelles technologies choisir ?

Il n'existe pas à l'heure actuelle (rien qui n'ait été présenté sur les divers salons dédiés que j'ai arpenté, en tout cas), une solution qui permette un lien bidirectionnel synchrone entre les maquettes numériques d'une part et la base de données de GMAO d'autre part. Importer les données issues du DOE dans le logiciel de maintenance est donc un voyage sans retour.

Cela signifie qu'une fois la mission de maintenance démarrée, si vous souhaitez exploiter couramment un modèle 3D, vous devrez d'abord instruire chaque modification d'objet dans la MNB (remplacement d'un équipement, modification locale d'un agencement, etc.) puis, par le biais d'un intégrateur, réinjecter les nouvelles données dans le logiciel de maintenance.

Il vous faut alors :
- Un logiciel de modélisation adapté à vos besoins ET qui prend parfaitement en charge les formats de fichiers fournis au DOE
- Un logiciel de maintenance
- un intégrateur adapté à vos logiciels ET vos chartes internes qui permet de faire le lien entre les deux premiers logiciels
- Une solution logiciel de maintenance + intégrateur incorporé peut aussi être envisagé. C'est le cas de Teia, éditée par Stereograph, solution SaaS en ligne.

N'oublions pas non plus qu'une solution de GMAO est un SGBD (système de gestion de base de données). Ce que ne sont pas les logiciels de modélisation et encore moins les traitements de texte et autres logiciels qui servent à produire des fiches techniques.

Cela signifie que les données dans un logiciel de GMAO sont renseignées de manière très précise et très codifiée alors que dans un logiciel de modélisation, ça peut être un vrai champ de bataille. Et, bien que la convention et tous les documents qui décrivent les processus et protocoles BIM sont sensés définir avec exactitude ces règles de nommage, ces natures de propriétés à fournir, il est probable que le résultat ne soit pas atteignable, ou que les règles de travail ne soient pas respectées.

Enfin, la plupart des solutions de maintenance que j'ai vu, notamment aux BIM World 2019 (ou 2018, je ne sais plus) nécessitaient une adaptation de la solution pour correspondre aux besoins et aux équipements du client. Cela signifie que, dans tous les cas, il ne s'agit pas d'une solution clé en main, mais d'une base de fonctionnalités qu'il faut développer et adapter.


La technologie connectée, l'IoT

Les objets connectés, les QRcode, codes-barre et autres puces RFID disposés sur ou dans chaque appareil sont pour le coup, un vrai avantage pour la maintenance. Scanner un QRCode et accéder directement à la possibilité de créer une fiche d'ordre de service, d'assigner une description de la réparation à faire, d'ouvrir sa notice de maintenance ou de commander une pièce détachée en direct sont autant d'aspects bien plus utiles au quotidien que le BIM.


Remettre la charrue derrière les boeufs

Une exploitation BIM en GMAO


Cela n'a pas de sens, en soi. La notion de BIM elle-même est encore floue, et ses contours vagues. Chacun y voit un peu ce qu'il veut et en fait un peu comme il veut.

Avant de chercher des solutions GMAO en pagaille et de perdre du temps à toutes les tester, il faut commencer par définir très précisément et verrouiller le cadre du BIM pour VOS besoins. Assurez-vous de demander et de faire "du BIM", avant de vous préoccuper de l'appliquer à la maintenance.

Le BIM

- Qu'entendez-vous par "une exploitation BIM en GMAO ?
- Qu'attendez-vous d'une maquette numérique, des fiches techniques numériques pour le DOE ? Que souhaitez vous en faire en maintenance ? En gestion ?
- Comment envisagez-vous l'exploitation des données que vous pourriez extraire de ces sources ?
- Quel(s) service(s) chez vous sera amené à utiliser ces sources de données ? de quelle manière ? Pour accomplir quelle(s) tâche(s) précise(s) ?
- Listez l'ensemble de TOUTES les informations graphiques et sémantiques dont vous avez besoin pour démarrer la GEM ; puis pour effectuer cette mission au quotidien
- Définissez le nom des paramètres, des objets, et de toutes les données en général qui doivent être extraites du DOE numérique et injectées dans la solution de GMAO

La GMAO

- Votre solution actuelle ne serait-elle pas déjà compatible, sans que vous le sachiez ? Un développement par l'éditeur est-il possible ?
- Quels sont vos moyens financiers ? Votre budget pour une acquérir une nouvelle solution technologique ?
- Avez-vous le temps nécessaire pour former les équipes à ce changement ?
- Planifiez la perte d'efficacité temporaire que vous allez forcément rencontrer à cause de ce changement
- Votre nouvelle solution est-elle compatible avec l'ancienne base de données ? Une passerelle entre l'ancien système et le nouveau est-il possible ? Est-ce fiable à 100% ? Est-ce que c'est possible moyennant un développement spécifique ? Avez-vous le budget pour payer ce dév ?
- Si aucune passerelle existe, est-ce que vous maintiendrez deux systèmes en parallèle ? l'ancien pour traiter ce qui est déjà existant/en cours et le nouveau pour les futurs projets ? Avez-vous le temps de reporter manuellement toutes les données de l'ancien dans le nouveau système ?

- Est-ce que vous assurez pleinement la maintenance de vos ouvrages ? Est-ce que certaines missions sont ou peuvent être réalisées par un tiers ? Comment exploitera-t-il, se connectera-t-il à votre base de données ? Est-ce qu'il utilisera ses propres outils ? Une passerelle entre les deux solutions est-elle possible ?

La plupart des solutions de maintenance que j'ai vu, notamment aux BIM World 2019 (ou 2018, je ne sais plus) nécessitaient une adaptation de la solution pour correspondre aux besoins du client. Cela signifie que, dans tous les cas, il ne s'agit pas d'une solution clé en main, mais d'une base de fonctionnalités qu'il faut développer et adapter.


Si vous voulez tirer un vrai avantage de toutes ces solutions technologiques, de ces méthodes de travail collaboratives, il faut d'abord changer votre paradigme de travail. Sans quoi, vous allez au devant de graves déconvenues.

Ma réponse est déjà bien trop longue, alors je vais m'arrêter là.
Je vous invite toute de même à vous pencher sur le rapport de l'IFPEB concernant le lien entre BIM et GEM. Il date un peu mais reste d'actualité.
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