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ISO 22014 : aperçu de la nouvelle norme pour les objets de bibliothèque BIM

ISO 22014 : aperçu de la nouvelle norme pour les objets de bibliothèque BIM

La transition numérique de notre secteur se poursuit à grands pas, portée notamment par la généralisation des processus BIM. Au cœur de cette mutation, un élément essentiel : les objets de bibliothèque. Ces représentations numériques structurées de composants sont les briques de base permettant de capitaliser et échanger efficacement les données techniques des projets.

Jusqu'à présent régis par des conventions nationales disparates, les objets de bibliothèque font désormais l'objet d'une nouvelle norme internationale. Publiée en mai 2024, la norme ISO 22014 vise à harmoniser les exigences pour la création, la description et l'utilisation de ces précieuses ressources. Décryptage de cette norme incontournable pour tous les acteurs du BIM en France.

En France, où la généralisation de la maquette numérique progresse également à grands pas, l'arrivée de cette nouvelle norme ne manquera pas d'être scrutée avec intérêt. Ses apports potentiels pour notre écosystème méritent d'ores et déjà d'être analysés d'un œil critique.

Une structuration en 3 niveaux d'objets

La norme structure les objets de bibliothèque en trois niveaux distincts :

  • Les modèles d'objets : ils fournissent un cadre générique minimal en spécifiant les caractéristiques requises (classifications, propriétés de base, etc.) pour une famille d'objets.
  • Les objets génériques : déclinés à partir des modèles, ils ajoutent une représentation géométrique simplifiée, des symboles graphiques associés et des valeurs de propriétés plus détaillées, sans être liés à un produit commercial spécifique.
  • Les objets produits : versions finales créées par les industriels, attachées à un produit réel avec sa géométrie, ses finitions et l'ensemble des propriétés techniques.

L'illustration ci-après met en évidence l'importance de la structuration des objets de bibliothèque pour assurer une gestion efficace de l'information et une meilleure précision dans les projets de construction. Elle illustre également la transition des objets numériques aux actifs physiques, soulignant l'interconnexion entre les différentes phases du cycle de vie d'un projet.

Relations entre les objets de bibliothèque

Des conventions graphiques à double tranchant ?

Autre apport annoncé de la norme : l'établissement de conventions claires pour représenter visuellement les objets, via des symboles stylisés et des géométries 3D simplifiées. Un parti pris de normalisation censé garantir l'intelligibilité des livrables pour l'ensemble des acteurs.

Un choix néanmoins discutable, qui pourrait aussi se révéler contre-productif. En bridant la liberté et la personnalisation des représentations graphiques, ne risque-t-on pas de perdre en précision et en adaptabilité au profit d'une forme d'uniformisation un peu trop rigide ?

La question de la gouvernance des propriétés

Auparavant régies par des conventions parfois divergentes, la saisie et l'utilisation des propriétés alphanumériques des objets (dimensions, poids, résistances, etc.) sont également encadrées par le nouveau standard.

Celui-ci définit les bonnes pratiques en la matière : identification unique des propriétés, structuration des propriétés en ensembles dédiés à des usages particuliers (conception, étude thermique, entretien, etc.), modalités de renseignement et de contrôle.

L'objectif est de disposer de propriétés pertinentes, qualifiées de façon cohérente, quel que soit le logiciel, l'entreprise ou le pays impliqués. Des recommandations existent également pour interfacer ces propriétés avec les dictionnaires de données du BIM.

Des apports multiples en termes d'échanges et d'interopérabilité

En unifiant les exigences et modalités de description des objets de bibliothèque (structures, propriétés, représentations), cette nouvelle norme internationale vise à grandement faciliter les échanges de données dans l'écosystème du BIM.

Elle permettra une meilleure réutilisabilité des objets génériques et produits, qu'ils soient créés par un fabricant, un organisme tiers ou directement par les acteurs des projets. La portabilité de ces ressources entre équipes, logiciels et pays sera améliorée.

Combinée aux standards ouverts de structuration des données comme les schémas IFC, cette harmonisation des objets de bibliothèque renforcera l'interopérabilité des maquettes numériques tout au long de leur cycle de vie.

Les représentations graphiques normalisées (symboles, formes simplifiées) faciliteront également la lisibilité et la compréhension des livrables par l'ensemble des intervenants. 

La version française de la norme EN ISO 22014:2024

D'après le site de l'AFNOR, la norme sera publiée en version française le 6 janvier 2025. La version française, NF EN ISO 22014:2024, permettra aux professionnels francophones de bénéficier des directives internationales tout en les adaptant au contexte local, facilitant ainsi l'application et l'harmonisation des pratiques de gestion de l'information dans le secteur de la construction en France.


 

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