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« Le BIM de demain c'est créer des données et les faire évoluer » avec Annalisa De Maestri - Interview

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Annalisa de Maestri, vous êtes notre première invitée de cette série d'interviews-portraits HEXABIM mettant en valeur les hommes et les femmes qui participent à la diffusion du BIM au quotidien. Vous êtes la dirigeante de VPBIM, spécialisée en management des datas, du BIM et du numérique. Parlez-nous de votre parcours !

Dans mon parcours initial, absolument rien me destinait au numérique puisque j'ai fait mes études en Italie en tant qu' ingénieur structures. Mais cette formation m'a permis d'aller voir des choses qui n'étaient pas forcément dans mon cursus. Les études en Italie ont un grand avantage : elles sont assez généralistes, du coup je les ai combinées et complétées avec un nouveau parcours en architecture et j'avais décidé depuis toujours que j'irai travailler en France.

J'ai eu la chance de pouvoir commencer à travailler dans des domaines qui n'étaient pas forcément liés, comme le design et l'industrie qui utilisent le numérique depuis des nombreuses années et c'est là que j'ai eu ma première approche avec le numérique (...).


Par rapport au BIM, quelle est votre approche au quotidien dans le cadre de votre activité ?

Aujourd'hui le BIM n'a plus la même approche qu'au départ. Au départ en France, on avait un BIM plus tourné vers la mise en place d'une maquette numérique avec des données à l'intérieur, ce n'était pas encore aussi poussé qu'aujourd'hui.

Chez VPBIM, on s'est aperçu que la maîtrise des données c'est bien, mais qu'il faut aussi une maîtrise des projets et une maîtrise des métiers qui sont gérés par ces processus numériques. Aujourd'hui chez VPBIM, on a complété tout ça avec tout ce qui est de l'ordre du generative design, la maîtrise de projets, mais également la coordination de synthèse d'exécution, bien sûr ce n'est que la base, parce qu'aujourd'hui on regarde déjà un peu plus loin vers l'intelligence artificielle voilà notre nouvelle approche.

L'évolution de cette approche du BIM nous a vite porté à réfléchir à demain, demain c'est créer des données et les faire évoluer.


Justement, que pouvez-vous nous dire sur la maîtrise des données et la rentabilité des processus numériques ?

Aujourd'hui, affronter le BIM en termes de données sur une phase de projet, n'est pas assez rentable. Dès que vous imaginez un processus innovant qui va changer les métiers, qui va mettre en collaboration plusieurs intervenants et qui est là pour apporter des solutions dans un domaine qui est celui de la construction, qui aujourd'hui ne se limite pas à construire un ouvrage mais un ensemble d'ouvrages avec des labels, des exigences, un cadre de vie... Tout ça dans le même timing, parfois dans des timings plus courts qu'avant, avec peut-être des budgets plus réduits :Pour faire tout ça, il n'y a pas beaucoup de magie : quand on décide de mettre en place des process qui nous aident qualitativement et du point de vue de l'optimisation, si on ne les réfléchit pas à grand échelle, le problème de la rentabilité se voit tout de suite (…).


Grâce à votre parcours et à votre expérience, quels conseils donneriez-vous à une personne qui veut se lancer dans le BIM ?

C'est toujours une question assez délicate le fait de se lancer en BIM. Aujourd'hui, je ne vois même plus la raison pour laquelle on ne le ferait pas, mais il y a plein de raisons pour lesquelles on peut pas le faire.

Si on doit passer au BIM parce qu'on a gagné un projet, le projet va déjà vous diriger vers ce que vous devez faire, mais si vous n'avez pas de projet et que vous voulez faire le pas vers l'aventure du numérique et bien il faut se poser ces questions : Aujourd'hui dans mon domaine, dans mon travail au quotidien, qu'est-ce qui fait que je perds du temps ? Qu'est-ce qui fait que je ne suis pas si rentable que ça ? Que je fais du travail répétitif ? Que les équipes n'apprécient pas? Qu'est-ce qu'on voudrait éviter d'avoir, parce que ce n'est pas là que j'ai ma plus-value en tant qu'expert ?

Une fois que vous avez trouvé la réponse à ces questions, commencez par ça, tout simplement (...).


Vous avez effectué la plus grosse partie de votre parcours professionnel en France, mais vous avez démarré en Italie. Quelle est votre vision du BIM en France et quelle est la comparaison avec la situation au niveau du BIM en Italie ?

Effectivement, j'ai fait toute ma carrière en France, en passant par l'international (Chili, Dubaï, l'Angleterre) ça m'a permis aussi de travailler avec des collègues italiens : l' Italie a démarré la mise en place du BIM.

La France a eu l'avantage et la capacité de reconnaître très en amont l'utilité de la mise en place de méthodologies numériques pour des optimisations. L'Italie après un peu plus de temps le sujet est vraiment arrivé gt rien 5 6 ans sur les tables parce qu'ont reconstruit pas de la même façon en Italie, la quantité de marché et fallu vraiment attendre qu'il y ait des grands projets se développent pour que comme en France pour que les grands projets amène cette culture L'avantage de l'Italie c'est que les Italiens travaillent énormément à l'étranger. Dans mes voyages, j'ai rencontré énormément de professionnels qui viennent d'Italie : ils ont développé leur propre méthodologie de travail en interne, ce qui fait que l'écart en BIM s'est réduit entre la France et l'Italie.

Depuis l'année dernière, l'Italie a décidé de mettre en place des projets publics obligatoires en BIM, sur la base d'un certain montant, ils ont démocratisé le BIM sur plusieurs projets.

Par contre, la France garde un avantage sur l'Italie et pas mal d'autres pays européens : en France on a testé beaucoup plus, on est allé à mon sens beaucoup plus loin en France dans les applications, dans toutes les phases des projets, on a développé plus d'outils spécifiques, on a voulu vraiment tester et on le fait encore aujourd'hui sur chaque phase ce qui est le mieux, ce qui fait que nos applications aujourd'hui sont assez performantes. Quand on fait la comparaison avec d'autres pays, nos maquettes en France sont plus détaillées et plus complètes (…).


Annalisa de Maestri, un mot à transmettre pour conclure ?

Quelques mots d'avenir : j'ai eu la possibilité et la chance, que j'ai saisies, d'aller regarder toujours plus loin. Regarder plus loin ne ça veut pas forcément dire avoir des moyens monstrueux,car la plus grosse partie de ce travail, au départ, je l'ai fait en mon nom, en m'informant, mais aussi en allant chercher l'information. Et aujourd'hui, c'est exactement ce que je fais avec les nouvelles activités connectées à ce monde du BIM, avec le générative design.

J'ai regardé, j'ai essayé de comprendre, j'ai étudié là où je ne savais pas, là où je n'avais pas assez de connaissances et j'ai également rencontré d'autres professionnels. J'ai participé à des conférences, voulu être là pour comprendre, pour passer le mot, pour former et être formée c'est ça pour moi le sens aujourd'hui de tout ce qu'on est en train de faire dans le monde numérique.

C'est un énorme partage qui nous oblige à être plus proches du métier de l'autre. Alors le mot que j'espère que tout le monde se passera : c'est de coopérer demain, de coopérer avec le numérique (...)


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